Le guide
Les résumés
Il existe deux systèmes de numération dont il convient d’enseigner les principes propres à chacun. Les mots
et les chiffres sont les signes constitutifs de chacun d’entre eux. La forme écrite de l’oral « quarante-deux » n’est pas l’écriture chiffrée « 42 ».
Deux grands types d’itinéraires permettent d’enseigner
les systèmes. En amont, la dizaine est à concevoir comme synonyme de « dix » et comme nouvelle unité de numération.
Deux procédures de dénombrement sont à enseigner
de manière explicite : l’une permet d’obtenir le nom
du nombre sans nécessité de connaître son écriture chiffrée, l’autre permet d’obtenir l’écriture chiffrée du nombre sans nécessité de connaître son nom.
Les unités de numération servent à désigner des quantités et permettent de travailler l’aspect décimal et l’aspect positionnel de la numération écrite chiffrée.
Les comparaisons de collections peuvent servir d’appui
à la construction des deux systèmes de numération.
Les connaissances sont réutilisées dans diverses
activités : représenter, comparer, ranger, encadrer,
intercaler des nombres ; calculer. Un « dialogue » peut
s’instaurer entre des procédures utilisant les ressources
de l’un ou de l’autre système.
L’ambition de l’enseignement du calcul au CP est de développer une pratique aisée du calcul sous ses différentes formes (calcul mental, en ligne, posé), s’appuyant sur des faits numériques à mémoriser et des procédures élémentaires à automatiser. Il articule un travail à la fois fréquent sur les nombres, leurs propriétés et les opérations, mais aussi sur une gradation de la difficulté rencontrée. Il convient de donner au calcul mental et au calcul en ligne une place prépondérante dans l’enseignement du calcul.
La manipulation et la verbalisation jouent des rôles
essentiels dans le processus d’abstraction, notamment
en favorisant la compréhension du sens de l’opération
et l’introduction progressive du symbolisme (+, -, =).
L’institutionnalisation des apprentissages en calcul mental et calcul en ligne doit faire l’objet d’une attention particulière. Il est nécessaire de hiérarchiser les procédures mises en place par les élèves, de débattre et de statuer sur leur portée. Ces éléments constituent alors une trace écrite claire dans les cahiers des élèves.
Il s’agit d’enseigner la résolution de problèmes. L’enseignement explicite de la résolution de problèmes
s’appuiera sur des temps d’institutionnalisation guidés
par le professeur qui permettront de hiérarchiser
les procédures en prenant en compte leur efficacité
et leur économie. L’objectif n’est cependant pas d’enseigner une typologie de problèmes.
L’enjeu est de permettre aux élèves de réussir seuls
les problèmes arithmétiques relevant du CP en enrichissant la mémoire des problèmes de chacun. Le temps consacré à la résolution des problèmes basiques doit donc être conséquent et régulier. Il importe aussi de proposer des problèmes à deux étapes (problèmes complexes).
Le triptyque « manipuler, verbaliser, abstraire » offre
des repères pour concevoir l’enseignement de la résolution de problèmes. L’articulation entre matériel, représentations associées et les notions mathématiques convoquées est essentielle. Il convient donc à ce titre de privilégier dès le CP des matériels décontextualisés tels que les cubes emboîtables.
Articuler représentation et modélisation : l’appui dès le CP sur des représentations à l’aide de schémas (notamment des schémas en barres) pourra faciliter l’accès à la modélisation et préparer un continuum didactique du cycle 2 au cycle 3 pour l’enseignement de la résolution de problèmes.
L’utilisation de matériel doit être régulière et constante
sur une longue période. Le matériel doit être le plus
transparent possible, il ne doit pas ressembler
à des objets de la vie courante et le lien qui le lie avec
le concept qu’il représente doit être explicité par l’enseignant.
Les cubes emboîtables sécables, la frise numérique
ainsi que le tableau des nombres sont considérés
comme des matériels incontournables devant être mis à la disposition de chaque élève pour qu’il les utilise de façon individuelle.
D’autres matériels, comme des compteurs, du matériel
multibase, de la monnaie ou encore des tableaux de numération peuvent aussi être proposés aux élèves,
en complément des matériels cités précédemment.
Pour que le jeu permette des apprentissages mathématiques,
il est nécessaire qu’il ait été explicitement pris en charge dans
la conception de la situation d’enseignement sous l’aspect
d’une double valence didactique et ludique. Le jeu est alors
vu dans la situation comme moteur de la dévolution, l’élève
s’investissant tant au niveau intellectuel qu’au niveau affectif.
Il se rapproche des mathématiques en ce qu’il amène l’élève
à faire des choix, prendre des décisions, anticiper un résultat.
À travers le jeu, les élèves vont prendre plaisir à développer
des stratégies et des raisonnements mathématiques,
avec pour objectif l’apprentissage de stratégies
et leur optimisation par des phases de verbalisation
pour réussir le défi relevé.
Dans le cadre du travail de conception de l’enseignement,
le manuel est un appui très largement exploité.
En mathématiques, son choix pourra être encadré par les points essentiels suivants :
— la programmation proposée, au regard de l’organisation
générale du manuel et de sa conformité aux instructions
officielles ;
— la construction du nombre avec la présence d’un travail articulé autour des deux systèmes de numération orale et écrite chiffrée ;
— la progression en calcul mental (séquences : mémorisation des faits numériques, développement et automatisation de procédures de calcul) et l’approche du calcul posé ;
— la régularité de la résolution de problèmes dans tous les domaines ;
— la structure globale des séances d’apprentissage proposées, en termes de manipulation, d’institutionnalisation, d’entraînement, de différentiation, d’évaluation.
Il existe certaines marges de manœuvre dans la programmation. Celle qui est proposée dans ce chapitre permet d’indiquer des repères forts sur les apprentissages, mais aussi ce qui peut être adapté selon le travail en concertation sur le niveau (en particulier les classes de CP dédoublées), sa classe, ses élèves, pour que chaque professeur puisse se l’approprier.
Le programme officiel fixe des objectifs de cycle,
avec des repères par année. Les objectifs de CP
sont mis en perspective avec ceux du cycle 2. Le choix
de la programmation au CP concerne donc toute l’équipe enseignante de l’école.
Présentation du guide (DEGESCO)
De 4’24 à 23’28.
Un guide centré sur
– la numération (orale, chiffré, importance de la dizaine).
– le calcul : la didactique s’appuie sur du matériel pédagogique. pertinent. Importance du calcul en ligne. Découverte des 4 opérations.
– la résolution de problème permet de réinvestir la numération, le calcul et les représentations chiffrées. Chute dimensionnelle progressive des représentations : concret / imagé /symbolique. Place importante du schéma en barre permettant une modélisation.
Dans le cadre de la formation des enseignants, ce guide permet de questionner les progressions, les outils (manuels, fichiers, jeux), la schématisation en barre.
Le guide CM reprend la démarche de modélisation (reconnaissance et traitement). L’évolution porte sur les variables de l’énoncé : représentations plus abstraites, avec des tableaux et des énoncés écrits plus long. Passage d’une barre en CP (partie-tout) à 2 barres (le tout et les 2 parties). Évolution des contextes, de l’espace proche à des contextes où les connaissances sociales de l’élèves entrent en compte. La résolution de problème utilise et donne du sens aux faits numériques en allant vers des représentations algébriques.