L’état de l’école 2024

À la rentrée 2023, le nombre d’élèves scolarisés dans le premier
degré continue de diminuer. Cette tendance, amorcée à la ren-
trée 2013, devrait se poursuivre, compte tenu de l’évolution des
naissances observées au cours des dernières années.

Depuis 2006, les effectifs d’élèves en situation de handicap scola-
risés en milieu ordinaire ont triplé. Le mode de scolarisation et le
parcours de ces élèves dans le système scolaire sont étroitement
liés à la nature de leur trouble.

L’éducation prioritaire (EP) regroupe un cinquième des écoliers et
collégiens du secteur public. Ces élèves appartiennent beaucoup
plus souvent aux catégories sociales défavorisées et maîtrisent
moins bien les compétences de base en début de CP. En fin de troisième, les élèves de l’éducation prioritaire s’orientent plus souvent vers la voie professionnelle.

Les élèves ont majoritairement une vision positive du climat scolaire et de leurs conditions d’apprentissage. Ils entretiennent de bonnes relations avec leurs camarades. Quant au sentiment de sécurité, il est plus élevé à l’intérieur de l’établissement qu’aux alentours de celui-ci.

En 2023, la France a consacré 190 milliards d’euros à son système
éducatif. Cette dépense s’accroît en prix courants (+ 4,7 %) mais
recule en prix constants (- 0,5 %) compte tenu de l’inflation. Le poids des dépenses d’éducation dans le produit intérieur brut (PIB) s’élève à 6,7 %. Le financement émane principalement de l’État, suivi des collectivités territoriales. La dépense moyenne pour un enfant du 1er degrés s’élève à 8 450 euros en moyenne par an pour un élève (&10).

À la rentrée 2023, dans le premier degré public, les élèves sont en
moyenne 18,6 par enseignant . Ce nombre, qui était de 20,8
en 2015, diminue en raison de la priorité donnée au primaire. Pour autant, la France affiche un nombre d’élèves par enseignant (14,7) plus élevé que la moyenne européenne.

. Les professeurs déclarent que l’utilisation du numérique pour l’enseignement est le domaine le moins abordé (53 %) en formation initiale.
. Les enseignants sont moins formés que leurs homologues européens à la gestion de la classe et du comportement des élèves ou au suivi de l’apprentissage et des progrès des élèves. La prise en compte de l’hétérogénéité des élèves, la gestion de la classe ainsi que l’utilisation du numérique en classe sont les aspects du métier pour lesquels les enseignants du premier degré s’estiment les moins bien préparés.

Huit enseignants sur dix ont eu accès à la formation continue en 2022-2023. Les enseignants signalent un besoin élevé de formation pour enseigner aux élèves ayant des besoins éducatifs particuliers. Ils expriment également des besoins de formation aux TICE et à la mise en œuvre d’approches pédagogiques individualisées. Les domaines ayant trait aux compétences pédagogiques, à la connaissance et à la maîtrise de la discipline enseignée ainsi qu’aux connaissances des programmes scolaires sont ceux pour lesquels, en France, les enseignants sont moins nombreux à exprimer des besoins élevés de formation.

Explicitation : en classe élémentaire, les pratiques d’explicitation font partie des pratiques pédagogiques les plus fréquemment mises en œuvre. Les pratiques visant le développement de certaines compétences du XXIe siècle (collaboration, esprit critique, usage du numérique notamment) sont dans l’ensemble moins fréquemment adoptées.

Gestion de classe : les professeurs des écoles sont un peu plus de 80 % à dire fréquemment aux élèves de respecter les règles de la classe et d’écouter ce qu’ils disent.

Évaluation : Les enseignants exerçant en France se distinguent au niveau européen par le fait d’élaborer eux-mêmes les évaluations proposées aux élèves. A l’invers, l’auto-évaluation des élèves est une pratique peu fréquemment mise en œuvre.

La moitié des enseignants de CM2 considèrent la compréhension
écrite comme difficile à enseigner. Pour 75 d’entre eux, la production de texte est difficile. Les enseignants se déclarent en revanche plus à l’aise avec l’enseignement de l’étude de la langue. Les enseignants expérimentés sont plus nombreux à recourir à un ou des romans ou albums de littérature jeunesse pour travailler la compréhension associée à la lecture. Le recours à des fiches photocopiées est plus fréquent en début de carrière.

Les personnels sont moins satisfaits de leur travail que les personnes en emploi en France (6,1 contre 7,1).
Seule la moitié des PE trouvent un équilibre entre vie personnelle et professionnelle.
Les perspectives de carrière en matière d’avancement, de promotion, de titularisation et de rémunération constituent un domaine d’insatisfaction marqué.
Le pouvoir d’achat et la charge de travail sont des besoins d’amélioration prioritaires pour les personnels.
Le climat scolaire est globalement jugé positif par les personnels tout comme par les élèves. Les personnels mettent l’accent sur un manque de temps pour effectuer leur travail. Une formation insuffisante et inadaptée est soulignée par 72 % des personnels des écoles.
Les deux violences les plus fréquemment subies par les personnels sont « l’arrogance ou le mépris » et « le refus ou la contestation d’enseignement ».

Le nombre d’élèves par classe (21,4) continue de diminuer. La diminution de la taille des classes de CP-CE1 en éducation prioritaire ne s’est pas faite au détriment des autres niveaux ou des écoles en milieu rural.
Le matériel mobile est l’équipement informatique privilégié : 8,3 terminaux mobiles pour 100 élèves.

En CP, l’exercice de compréhension orale de mots demeure l’un des moins réussis en français, de même que la résolution de problèmes en mathématiques.
En CE1, l’exercice de la ligne graduée, les exercices de résolution de problèmes et de lecture à voix haute sont les moins réussis.
En CM1, les exercices les moins bien réussis sont « identifier la relation sujet-verbe », « lire à voix haute un texte », les exercices de mémorisation des faits numériques et des procédures. Les performances des élèves de l’éducation prioritaire sont plus faibles que celles des élèves du public hors éducation prioritaire

Situé dans la moyenne de l’OCDE, le score moyen de la France est en baisse. Cette baisse globale peut être mise en relation avec l’augmentation du nombre d’élèves en difficulté. Cependanty, la performance des élèves dépend moins fortement du niveau socio-économique qu’en 2012.