Maryse Bianco est une spécialiste de la compréhension en lecture. Son travail se concentre sur les liens entre le langage oral et le langage écrit, ainsi que sur le développement des processus de compréhension de textes. Elle souligne l’importance d’un enseignement explicite et structuré pour améliorer les compétences en lecture des élèves.
Mots clés : lecture en contexte, listes de mots, album-écho, oralbums.
La lecture fluence
Qu’est-ce que la fluence ?
C’est à la fois la fluence de décodage, la reconnaissance des mots et la lecture en contexte.
– La fluence de décodage se construit avec la conscience phonémique (assemblage, segmentation suppression), la correspondance grapho phonémique et la reconnaissance automatique de phonogrammes. Le déchiffrage s’évalue avec des pseudo-mots.
– La reconnaissance des mots se construit avec les 2 voies de la lecture, la voie alphabétique (déchiffrage) et la voie lexicale (forme orthographique des mots).
– La lecture fluence en contexte permet de lire au rythme de la parole avec une prosodie adaptée. Elle fait aussi appelle aux connaissances sur le langage, le contexte, les indices textuelles et la culture. Elle s’évalue avec des textes. Le type de texte influence la vitesse de lecture.
Fluence, compréhension orale et compréhension en lecture
En CP, lire c’est décoder et comprendre à l’oral. A partir du CE1, la fluidité de lecture de texte entre aussi en compte dans la compréhension. A côté des automatismes, la prosodie est une dimension essentielle du développement de la fluence au cycle 3.
Enseigner la lecture au cycle 3
L’évaluation permet de diagnostiquer 3 populations en difficulté : les faibles lecteurs compreneurs, les faibles compreneurs, les faibles lecteurs mais qui comprennent (ex : dyslexique). Objectifs et activités doivent être adaptés à chaque public.
Les entraînements fluence ont été construits pour des élèves en difficulté. Ils permettent d’améliorer le nombre de mots lus par minute. Mais lire ne se réduit pas à décoder vite. L’objectif de cycle 3 est d’amener l’élève à une lecture fluide expressive, en travaillant 4 dimensions : l’expression, le phrasé, le décodage et la vitesse. Connaître le profil des élèves permet la différenciations.
Exemples d’activités
- Lecture à haute voix en chœur, en cascade, en écho.
- Lecture théâtralisée.
- Exercices de repérage de la ponctuation, des liaisons, de l’intonation.
- Leçons spécifiques permettant d’élaborer des fiches outils (ex : les super signes).
- Liste de mots avec départ commun mais de plus en plus longue : cou / cour / courage …
- Jeu de la tapette à mots.
- Les lectures répétées avec une lecture experte de l’enseignant, un décodage des mots difficiles et un travail de la compréhension préalable à la lecture à haute voix.
- Énoncés brefs permettant de lire un groupe de mots d’un seul souffle.